Certains partisans de la vice-présidente Kamala Harris à Shrewsbury ont récemment reçu par courrier de mystérieuses cartes postales les remerciant de leur soutien et leur demandant de se préparer à accueillir des familles de migrants.

Les courriers ont apparemment été envoyés à des résidents qui avaient affiché des panneaux de signalisation Harris/Walz dans le but de les confondre ou de les intimider.

« Nous sommes très reconnaissants que vous ayez placé une pancarte dans la cour. Mais maintenant, nous avons besoin de votre aide continue », indiquent les cartes.

Certains espaces ont été laissés en blanc et ont ensuite été remplis à la main. Un résident a publié l’image d’une carte sur Reddit. Il a été rempli pour informer le destinataire qu’il commencerait à accueillir une famille de quatre personnes du Belize le 3 novembre, deux jours avant le jour du scrutin.

J’ai reçu cette jolie carte par la poste aujourd’hui, tout le monde !
byu/drumsimon dans le Massachusetts

Un autre résident a montré à un journaliste de NBC10 Boston une carte l’informant qu’il hébergerait une famille de deux personnes originaires du Nicaragua.

La campagne de l’ancien président Donald Trump s’est fortement concentrée sur l’immigration, attisant les craintes de voir des migrants venir dans le pays pour violer, assassiner et voler les emplois des résidents. Trump les a qualifiés d’« animaux » qui détruisent le « tissu » du pays.

Il y a eu une augmentation du nombre de migrants se dirigeant vers le Massachusetts, contribuant à une crise du logement que l’administration du gouverneur Maura Healey s’est efforcée de gérer pendant plus d’un an.

Thomas Whalen, professeur de sciences sociales à l’Université de Boston, a déclaré que les courriers de Shrewsbury étaient une « tentative maladroite de saper notre processus démocratique » et la preuve d’un « autoritarisme fasciste » croissant aux États-Unis.

« Une ville sur une colline ? Nous sommes plutôt dans une vallée politique de désespoir avec ce genre de bouc émissaire raciste », a déclaré Whalen à Boston.com dans un courriel jeudi.

Pour Alexander Theodoridis, professeur de sciences politiques à l’UMass Amherst, les courriers de Shrewsbury apparaissent comme un « exercice de pêche à la traîne » à la veille des élections.

« Les sales tours de dernière minute comme celui-ci ne sont malheureusement pas rares dans la politique américaine, en particulier dans les courses serrées. Les campagnes et les groupes associés les utilisent parfois pour confondre les électeurs et supprimer la participation des partisans d’un opposant », a-t-il déclaré jeudi à Boston.com dans un courrier électronique.

Theodoridis a comparé cette situation à des incidents survenus dans certains États swing où les partisans de Harris reçoivent des appels automatisés de groupes alignés sur les républicains les encourageant à voter pour Jill Stein à la place.

On s’attend à ce que Harris remporte facilement le Massachusetts bleu profond. En 2020, le président Biden a remporté 65,6 % des voix dans l’État, contre 32,1 % pour Trump. Le décompte final des votes à Shrewsbury en particulier reflète une marge de victoire presque identique pour Biden.

Les sondages montrent que les électeurs, tant au niveau national que dans le Massachusetts, considèrent l’immigration comme une question importante. Cependant, 57 % des résidents du Massachusetts soutiennent la loi de l’État sur le « droit au logement », selon un récent sondage UMass/WCVB.

« Cela ne signifie pas qu’ils accueilleraient des migrants dans leurs foyers, mais cela suggère qu’ils sont ouverts à l’idée d’accueillir ces nouveaux arrivants dans leurs communautés et qu’ils souhaitent qu’ils reçoivent le soutien nécessaire pour s’assimiler et s’épanouir », a déclaré Theodoridis.

Whalen a déclaré qu’il craignait que cela puisse être interprété comme une violation illégale de la loi sur les droits civils. Ceux qui sont à l’origine des envois postaux « utilisent le système postal fédéral comme moyen de diffuser une propagande fausse et trompeuse », a-t-il déclaré.

Dans un communiqué, un porte-parole du service postal américain a déclaré que les courriers ne constituaient pas une « menace ».

“Il est illégal d’envoyer à quelqu’un une carte postale ou une lettre contenant un texte menaçant”, indique le communiqué. « Bien qu’il s’agisse clairement d’une désinformation, elle est loin d’atteindre le seuil d’une menace. »